Thomas Andrea Barbey est diplômé de L’École Nationale des Beaux-Arts de Paris-Cergy. Il suivra ensuite le certificat d’études de l’École Nationale supérieure du Paysage de Versailles. Il rejoint l’équipe de Glassbox, galerie et collectif d’artistes à Paris, de 2004 à 2007, puis il collaborera plusieurs années, avec l’agence de paysage et d’urbanisme TAKTYK, agence primée par le Ministère de la Culture pour ses projets d’urbanisme et d’architecture.
En 2015, après plusieurs années de recul, il remettra en perspective son travail artistique sous la forme de grands dessins solitaires et monochromes, et en faisant du paysage et des voyages les sujets de son inspiration. Il dessine le récit d’un voyage au long cours, d’une lente exploration du monde sous ses aspects géographiques et contemplatifs. Comme un voyageur qui glisse du brin d’herbe au cosmos, il passe son temps à dessiner les nuances changeantes des reflets du ciel sur l’eau, les variations presque imperceptibles de la lumière, ou les effets abstraits de la transparence de l’air.
Il fut sélectionné pour le salon de Montrouge en 2015, lauréat du 1% artistique pour la décoration du lycée français Alexandre Yersin de Hanoï (Vietnam) en 2019 et membre de l’académie de France à Madrid (Casa de Velazquez) en 2020.
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DÉMARCHE ARTISTIQUE
De Camagüey à Buenaventura, Bàtabanò puis La Havane, Acapulco à Porto-Novo… Je me souviens des itinéraires empruntés par mon imagination d’enfant, lorsque j’étais explorateur au long cours. Chaque mois, j’attendais un nouveau lot de ces fiches à collectionner qui arrivaient par la poste, condensant cartes et renseignements historiques. Plus que l’appétit encyclopédique, c’était l’envie de connaître des ailleurs inaccessibles. Et, plus l’échelle était grande, plus précis était le dessin de l’inconnu, plus intense était l’évasion, avec le sentiment de découvrir l’intimité de collines, de hameaux appartenant aux habitants du lointain.
Mon travail artistique poursuit ce voyage au long cours, dans une lente exploration du réel, du monde sous ses aspects géographiques et contemplatifs. C’est le récit d’une promenade fictive dans une contrée où alternent sommets, gouffres, vallées, panoramas, paysages topographiques et autres motifs anecdotiques. Cette recherche qui poursuit un idéal romantique se présente comme de simples fragments, comme de petites pièces arbitrairement taillées dans un tissu infiniment plus vaste.
Lorsque l’on demande à G. Richter pourquoi il peint souvent des paysages, il répond : « J’ai envie de peindre de belles choses». Cette ironie dérangeante s’attaque au présent en refusant de justifier d’une rhétorique théorique pour créer. Dessiner des paysages c’est pour moi, simplement voyager et explorer, sans souci de mode, d’anecdote ou de littérature. Dessiner des paysages c’est la possibilité d’enrichir mon sens de l’orientation au milieu de la confusion et de la précipitation de notre époque. Et comme un voyageur doit être capable de glisser du brin d’herbe au cosmos, je passe mon temps à m’aventurer, à me promener quelque part, entre le monde tel que je le vois et le monde tel que je me l’imagine. Mon travail artistique naît finalement d’une rêverie naturaliste généreuse, qui emprunte sa pratique au voyage.
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